Espérances, joies, désillusions des aspirants semeurs
Celui qui désire entreprendre les semis ou est sur le point de le faire ou bien à eu des expériences négatives, peut trouver dans cet article une aide et une main amicale en mesure de lui éviter plusieurs des erreurs habituelles que, au début, nous avons tous commises. Ce texte est le fruit d’un patient travail de recherche, de mes expériences et de celles de beaucoup de passionnés. Ce ne fut pas toujours facile de concilier les convictions et les pratiques parfois apparemment contradictoires. Chaqu’un mûrit en fait ses expériences personnelles et travaille dans des conditions climatiques différentes. On a l’habitude de dire qu’il existe autant de méthodes de semis que de semeurs. Les plantules des succulentes se sèchent si on ne les maintient humides et pourrissent si elles sont trop mouillées, demandent un emplacement très lumineux, mais brûlent si on les expose en plein soleil: un beau casse-tête! Je suis convaincu de l’utilité de construire soi-même une mini-serre pour entreprendre les semis de manière méthodique, offrir aux graines un climat adapté à leur développement et faire en sorte qu’à l’arrivée de l’hiver les plantules aient suffisamment poussé de façon à affronter la mauvaise saison sans trop de difficultés. Il sera cependant plus avantageux de garder les plantules en végétation durant leur premier hiver. Cela oblige donc à leur garder une température et un éclairage adéquats et rend obligatoire l’emploi d’une mini-serre ou la mise en place d’une serre dans la serre, comme je le décrirai plus loin.
LE PERIODE On peut réaliser les semis en n’importe quelle saison, à condition de leur assurer l’éclairage optimum (5000 lux durant 13-14 heures), chaleur, humidité, circulation de l’air, bon compst et fraîcheur des graines. La lumièree naturelle est la meilleure mais dans nos latitudes elle se révèle insuffisante pour les semis hivernaux. En considérant que les fournisseurs livrent des graines mûries au cours de la saison précédente pendant les premiers mois de l’année, il vaut donc mieux les utilser le plus vite possible (sauf quelques exceptions), en semant rapidement on allonge la saison de croissance il faut donc en conclure que la période qui va de janvier à mars est la meilleure pour qui utilise une mini-serre de germination, tandis que les mois d’avril et mai sont préférables pour ceux qui utilisent la chaleur naturelle. Personnellement, quoiqu’employant une mini-serre, je préfère semer entre la fin mars et le début d’avril; dans ce cas, le chauffage ne fonctionne que durant les nuits fraîches encore possibles durant cette saison. LE SUBSTRAT En général, un compost en majorité minéral a l’avantage de se garder sain plus facilement, tandis qu’un autre au taux de matière organique plus élevé (humus, terreau de feuilles etc.) est plus facilement sujet aux pourritures et moisissures. Ce tisque peut être évité en ajoutant au substrat un désinfectant en poudre, du charbon de bois en poudre, utile aussi pour abaisser le pH, qui doit être légèrement acide (6,5). La désinfection (pasteurisation) du substrat peut être réalisée en versant sur le terreau de l’eau bouillante, on peut aussi utiliser un four micro-ondes (30 minutes à la puissance maximale, avec une épaisseur de sol d’environ 10 cm). Afin d’éviter que de mauvaises odeurs ne se répandent, il faut introduire le substrat dans un sachet de plastique suffisamment vaste, pour ensuite chasser l’air et le sceller. 0n peut aussi utiliser un four traditionnel (une heure à 70-80° C), en veillant à ne pas exagérer avec la température pour ne pas détruire les bactéries utiles. Le compost doit être humidifié avant d’être introduit dans le four. La tourbe ne doit pas être désinfectée. Cette action est utile pour éliminer les spores éventuelles ou les graines présentes dans le substrat, et pour favoriser l’ouverture des graines "difficiles". Il existe plusieurs courants de pensée pour ou contre l’usage de cette technique. Il est certainement utile de désinfecter les graines, le propagateur, le plateau et les pots avec de l’eau de Javel ou du lysoforme (une part de produit et dix d’eau) et ensuite un lavage soigneux avec de l’eau propre. Tous ceux qui sèment sont d’accord pour dire que le substrat ne doit pas être trop gras, assez perméable à l’air et à l’eau et de structure fine, mais pas trop. Toutefois les opinions divergent quand il s’agit d’analyser la composition réelle: certains utilisent du sable, de la perlite et du terreau commercial (remplaçable par de la terre de jardin), à parts égales; d’autres préfèrent la tourbe blonde (ou le terreau de feuilles) et la perlite (ou la vermiculite) par moitiés; d’autres encore préfèrent utiliser 80% de pumice (pierre ponce) et 20% de bon terreau du commerce. La composition: 6 parts de tourbe, 3 parts de lapillis ou pouzzolane, 2 parts de sable siliceux, peut être utilisée dans des cas précis comme cela est indiqué dans les traitements spéciaux. Personnellement j’emploie, sauf cas particuliers, 10% de terreau de feuilles, 30% de terre de jardin (le tout passé au tamis), 30% de sable non calcaire, granulométrie de 1-5 mm, 30% de pumice (ou perlite ou lave) granulométrie 1-5 m. En surface, si cela est possible, on peut répandre environ 1 cm de pouzzolane tamisée deux fois pour ôter soit la poudre (maille de 1 mm) soit les parties les plus grosses (maille de 5mm). On peut, si l’on veut, ajouter une cuillère de farine d’os ou 5 gr de superphosphate minéral pour chaque 5 litres de compost, mais il y en a qui préfèrent ne pas ajouter de fertilisant avant la germination. Le sable1 non calcaire peut s’acheter chez les marchands de produits de construction, c’est celui utilisé pour le sablage des façades; pour les autres matériaux, s’adresser aux magasins spécialisés. Le tamisage doit se faire avec du matériel sec. Sur ces bases, chacun peut tenter aussi ses propres expériences, surtout en utilisant les matériaux qu’il peut se procurer facilement chez lui, en sachant que les plantules devront rester en place dans le substrat de semis pour environ un an. A titre d’information je cite celui que conseille la société Mesa Garden (New Mexico), aux client qui achètent ses graines. Le substrat doit avoir une structure sableuse, contenir des micro organismes et peu de substance organique, qui brûlerait les racines des plantules des cactus. Pour une utilisation générale la composition suivante peut être utile: 80% de loam2 mélangée avec 20% de tourbe de sphaigne avec une éventuelle adjonction de sable. LES CONDITIONS DE CULTURE Dans la période qui précède la germination, on maintient une atmosphère confinée avec une humidité proche de 100%3 et une température autour de 25°C le jour avec 13 heures de lumière forte et indirecte et 18-20°C la nuit (conformément à ce qui existe dans la nature). Pour les semis spéciaux, Mesa Garden conseille: -22° C le jour, avec 13 heures de lumière et 17° C la nuit pour: Ancistrocactus, Blossfeldia, Echinofossulocactus, Frailea, Lobivia, Notocactus, Oroya, Pyrrhocactus, Rebutia. -38° C le jour et 13 heures de lumière et 17° C la nuit plus la scarification4 pour: Opuntia, Tephrocactus, Grusonia, Adansonia, Manihot, Jatropha, Brachychiton. -17° C le jour et 11 heures de lumière, 17° C la nuit et semis en autome-hiver pour: Tylecodon, Sarcocaulon, Dioscorea. Les graines suivantes apprécient aussi les températures diurnes de 17-20°C: Crassula, Duddleya, Sedum, Adromiscus, Cotyledon, Graptopetalum, Kalanchoe, Pachyphytum, Sempervivum, Tacitus, Anacampseros, Parodia, Echinocereus, Echeveria, Argyroderma, Cheiridopsis, Conophytum. Pour une parfaite réussite, la température nocturne ne doit pas descendre sous les 16° C, tandis que celle diurne peut atteindre les 30° mais sans les dépasser beaucoup, pour ne pas risquer de voir bloquer temporairement la germination. Les plantes dites des pays froids y font exception, qui demandent des températures plus hautes, sauf Hawothia, Othonna et Pelargonium qui les préfèrent plus basses comme indiqué plus bas. STRATIFICATION, SCARIFICATION ET ACIDIFICATION Ces opérations sont destinées à interrompre la dormance, dans laquelle tombent certaines graines dans la nature pour protéger leurs facultés de germination. Par stratification on entend l’action de soumettre les graines à un hiver artificiel, en les laissant pendant deux mois dans un frigo, à une température entre 1 et 4° C, il est préférable de les humidifier d’abord. Les plantes "du froid" demandent des températures plus basses, par conséquent les graines sont enfermées dans des sachets de congélation scellés et conservés dans le freezer durant la nuit et laissés se décongeler durant toute la journée. Un autre système est celui de semer en automne, dans de petits pots maintenus au gel hivernal, et en attendant ensuite la germination printanière. Avec la scarification, au contraire, on permet à l’humidité de pénétrer, suivant diverses méthodes, à l’intérieur de la graine et ainsi provoquer le début de la germination. Les graines au tégument dur devront être, selon le cas, ramollies en les tenant pendant deux jours dans de l’eau ou du vinaigre chaud (vérifier le gonflement) ou bien on les incise avec une aiguille, une lime, de la toile abrasive etc.… ou encore immergées pour quelques minutes dans de l’acide sulfurique à 96%5 et lavées immédiatement avec beaucoup d’eau pour ne pas risquer d’endommager l’embryon. Pour celles particulièrement dures et grosses, on peut se servir d’une meule. L’incision devra être faite en un point distant du hile, jusqu’à découvrir légèrement l’embryon. Dans certains cas la dormance est interrompue par la chaleur ou avec des enzymes digestives comme la pepsine ou la papaïne présents dans l’estomac ou extraites des végétaux et capables d’accomplir une action protéolytique. Je n’ai jamais fait cette expérience et je ne puis donc dire quels peuvent en être les résultats. Acidification. Le tégument de certaines semences ont des inhibiteurs chimiques qui peuvent être neutralisés en lavant les graines dans de l’eau acidifiée par du jus de citron. LES MODALITES Mettre dans le fond des petits pots déjà désinfectés un ou deux centimètres de lave, pumice, pouzzolane ou perles d’argile expansée. Verser le substrat, il est indispensable qu’il soit sec, jusqu’à remplir les pots jusqu’à quelques centimètres du bord, répandre si possible un peu de pouzzolane et donner un petit coup pour permettre au sol de se tasser. Avant de semer il serait bon de faire un essai avec un pot sans graines, qui mouillé par le bas devrait, après quelques minutes, être humidifié aussi en surface sans que cependant, le substrat ne s’affaisse beaucoup ce qui serait très dangereux. Dans le cas de graines très fines, faire un léger saupoudrage de sable fin, puis semer. Ensuite vaporiser légèrement de l’eau pour que les graines puissent se positionner parfaitement entre les grains de sable. Le pouvoir germinatif augmente si l’on utilise de l’eau déminéralisée. Ces graines ne doivent pas être recouvertes. Avec les graines de taille moyenne on emploie une granulométrie de sable différente, de la même taille que les graines. On répand d’abord celles-ci uniformément puis on verse le sable, entre le pouce et l’index, de façon à les recouvrir légèrement. Utiliser seulement du sable et pas de terreau. Je conseille d’immerger préventivement les très grosses graines, sujettes à la moisissure et à la pourriture, durant 24 heures dans une solution anticryptogamique. Ensuite, répandre sur le substrat les graines, de forme arrondie, en les pressant légèrement de manière à former une dépression. Verser ensuite du sable granuleux sur toute la surface en couvrant les graines d’une épaisseur égale à leur taille. Les graines de forme plate et celles en longueur doivent être plantée dans le substrat avec des pincettes, hile vers le bas en ayant soin que leur partie supérieure effleure la surface du sol. Il faut éviter de les planter en gardant la partie plate parallèle au terrain, mais plutôt tournée à 90°. Verser ensuite 3-5 millimètres de sable granuleux en variant l’épaisseur en fonction de la dimension des graines. Un sable grossier ne gêne pas la germination, comme au contraire, pourrait le faire du sable fin qui a tendance à emprisonner les graines. Au fur et à mesure que l’on sème on établit une liste avec le code qui mentionne la place occupée sur le plateau à l’intérieur du dispositif de culture. Ecrire aussi avec un stylo feutre le code sur le bord du pot. S’assurer aussi que le plateau sera bien en position parfaitement horizontale et que les graines ne se déplacent pas. Si l’enveloppe contient un nombre important de graines, il serait prudent de n’en semer que la moitié de manière à ce que, si quelque chose devait ne pas bien se passer, à cause de maladies cryptogamiques ou d’autres causes, on puisse tenter un nouveau semis. Le semis terminé, préparer une solution tiède d’eau de pluie6 bouillie préventivement et de Captan® (1gr/litre) ou bien Oxychlorure (ou sulfate) de cuivre et la verser lentement dans le plateau. Quand les premiers signes d’humidité commencent à apparaître en surface, enlever la solution restante éventuellement, en employant une éponge, en laissant quelques millimètres. Si un pot tarde à s’humidifier et si après un quart d’heure il a sa surface encore sèche, l’ôter du plateau et le mettre dans un récipient avec de l’eau plus profonde, jusqu’à ce que l’humidité apparaisse à la surface. Il faut maintenant s’assurer que pendant plusieurs mois il reste un voile d’eau en permanence dans le plateau, en contrôlent souvent en cas de grande chaleur. Il faut éviter, soit de laisser s’essuyer le substrat, ce qui causerait l’arrêt définitif du processus de germination, soit de tremper le sol ce qui provoquerait des pertes par pourriture. Ne jamais arroser en cette période, les pots par le haut. Jusqu’à ce que les graines ne s’ouvrent, utiliser seulement de l’eau claire sans ajout de fertilisants qui pourraient retarder la germination. Couvrir la mini-serre avec son couvercle et régler le thermostat à la température que les espèces demandent dans la journée, en sachant que de petites variations n’ont pas d’importance. De nuit, la température externe s’abaissant, celle de la mini-serre ne pourra se maintenir à la valeur fixée, et ainsi elle se fixera vers les 17 et 20°, comme on le désire. De jour tout doit revenir à la normale, le thermostat faisant son travail en allumant et éteignant périodiquement le système de chauffage (sauf durant les jours très froids). Pour ceux qui habitent dans des zones au climat particulièrement froid, il est certain que le thermostat maintient les résistances continuellement en fonction et ne peut atteindre la température voulue immédiatement. Il faut dans ce cas installer une nouvelle résistance, semblable aux autres, en parallèle ou utiliser un câble chauffant de plus grande puissance. Par contre, pour ceux qui décident de semer début avril, ils peuvent régler le thermostat sur le minimum nocturne (entre 17 et 20° C selon les genres), du moment que dans la journée on obtient naturellement la chaleur requise. Faire attention à ne pas atteindre de températures trop élevées et dans ce cas procéder à une bonne aération. L’usage d’un thermomètre maxima-minima mis à l’intérieur est d’une grande utilité. Eviter de mettre des graines aux conditions culturales différentes dans la même mini-serre. Les opérations de semis terminées, on peut mettre une feuille de journal sur le couvercle de la mini-serre afin de l’ombrer, et l’enlever dès que les premières plantules apparaissent. Eliminer aussi l’éventuelle condensation qui se formerait sur les vitres. La germination commence après 2-4 jours pour certaines espèces (Astrophytum, Stapelia, etc.), après 10-12 jours pour les autres, exception faite des Opuntias Tephrocactus et les plantes du froid, les Pelargoniums, certaines Mesembryanthemacées et quelques autres genres qui peuvent germer soit après une semaine, soit après un an. Les grosses graines au tégument dur, si elles ne sont pas scarifiées, peuvent prendre beaucoup de temps. Dans tous les cas, si après un mois il n’y a pas de germination, faire essuyer le substrat durant une semaine, stratifier et recommencer le cycle, même plusieurs fois. Les graines d’une même espèce peuvent naître espacées dans le temps, en fonction de leur propre puissance germinative et de leurs caractéristiques intrinsèques.
LA METHODE DU SACHET ET SES VARIANTES Beaucoup de collectionneurs emploient, spécialement en cas de germination difficile ou lente, un système particulier de semis qui consiste à loger les pots, déjà semés et arrosés, à l’intérieur de sachets de congélateurs avec une fermeture hermétique. L’humidité se maintient ainsi de manière permanente et élevée. Tant que le sachet demeure fermé, il n’y a pas besoin d’arroser. Lorsque la germination s’est produite, on ouvre graduellement le sachet ou bien on y fait des coupures latérales pour faire entrer de l’air neuf, en faisant attention que le sol ne se sèche pas. Les semis peuvent rester dans les sachets pour un an ou deux et en cas de croissance particulièrement lente, même trois ans. Cette méthode, selon les personnes qui la pratiquent, à diverses variantes.
- Le sol: certain utilisent un substrat très souple, léger, non fertilisé, du type, utilisé pour les plantes d’appartement, d’autres emploient une part de tourbe de sphaigne et une part de sable lavé. D’autres le pasteurisent, d’autres le déconseillent; qui fertilise et qui ne le fait pas. - Arrosages: certains utilisent de l’eau déminéralisée, d’autres de l’eau de pluie bouillie. - Lumière: certains utilisent la lumière naturelle, d’autres celle des tubes fluorescents. Une méthode voisine consiste à utiliser, à la place du sachet, une pellicule transparente avec laquelle on enveloppe le pot, fond compris. TRAITEMENTS SPECIAUX ET PARTICULARITES Cactacées Ariocarpus. Semis facile, ne pas transplanter avant trois ans et durant le repos végétatif. Il apprécie une température nocturne en dessous de 18° C. On peut utiliser la lumière artificielle avec des périodes de 12 heures. Croissance lente, on peut greffer sur Echinopsis. La méthode du sachet est préférable.
Aztekium,Geohitonia. Ce sont des genres difficiles (spécialement le premier), l’obstacle ne réside pas dans la germination mais dans la croissance extrêmement lente, qui amène presque inévitablement la plante à la pourriture. On peut essayer un substrat de granulés de quartz et la méthode du sachet, (ou la couverture du pot avec une pellicule transparente scellée à ne pas enlever pour au moins un an, avec arrosages et fertilisations par le bas), lumière artificielle durant 24 heures par jour, ne pas faire la transplantation avant un an ou deux sur plâtre, avec adjonction de sable quartzeux et une pincée d’argile pour fournir aux plantes les sels minéraux nécessaires. On peut aussi réaliser un mois après la germination la greffe sur Pereskiopsis velutina, et un regreffage à une année de distance sur un sujet adapté (Myrtillocactus geometrizans, Trichocereus spachianus, pachanoi ou bridgesii, Cereus jamacaru, peruvianus etc.). Blossfeldia. Germination très lente et difficile, mais si on utilise des graines très fraîches, un sol minéral7 stérilisé et la méthode du sachet, on constatera des résultats appréciables. Garder ces conditions pendant au moins 3-4 ans jusqu’à ce que le semis ait atteint les 4-5 mm de diamètre. Garder le pot à l’abri du soleil durant la germination. Cactus épiphytes et rampants: (Epiphyllum, Schlumbergera, Rhipsalis, Selenicereus, Aporocactus, Aporophyllum, Heliocereus, Epicactus, Hylocereus, Nopalxochia). Leurs graines sont sujettes à des attaques de champignons et doivent être lavées et désinfectées préalablement. Elles demandent des températures entre 22 et 28° C. Echinocactus horizontalonius. La scarification dans l’acide sulfurique est nécessaire durant 5 minutes, et en cas de croissance arrêtée, la greffe. Le sol ne doit pas contenir de substance organique. Epithelanta. Il vaut mieux utiliser la méthode du sachet. Eviter le rempotage la première année. Eriosyce. Parfois il peut être difficile de rompre sa dormance, pour cela on conseille la scarification. Les vaporisations sont utiles et la greffe juvénile est indispensable. Frailea. Il est indispensable que la graine ait été recueillie depuis peu de temps, un mois au maximum. Parodia. Le sol est composé de 50% de tourbe et de sable ou de perlite pour le reste. Parfois les graines peuvent mettre jusqu’à un an pour germer. La méthode du sachet est préférable. Pelecyphora (Encéphalocarpus). Les graines germent sans grande difficulté, mais les semis tardent à grandir et donc la greffe est conseillée. Plantes "du froid". Pour les graines de Sclerocactus, Pediocactus, Toumeya, Uthaia, Escobaria, Austrocactus, Neowerdermannia ainsi que Opuntia, Tephrocactus, Mahuenia, Sophora, à mon avis, le mieux est de les scarifier en les immergeant pendant 8-10 minutes dans l’acide sulfurique à 96%, et faire ensuite immédiatement un lavage soigneux. Certains spécialistes conseillent une autre méthode: laver les graines dans de l’eau et du citron avant le semis, les scarifier8 et les stratifier en les mettant durant deux semaines dans le freezer pendant la nuit et les enlevant le jour, puis mis à germer dans un substrat9 approprié à environ 30-40° C le jour, avec 16 heures de lumière et 10-15° C la nuit. On peut citer trois différentes techniques de germination: a - semer dans de petits pots stériles couverts par une pellicule transparente; si après 2-3 semaines la germination n’a pas eu lieu les graines seront retirées, stratifiées et semées à nouveau; b - semer dans du coton ou du papier absorbant humide, dans un lieu avec gel nocturne (environ –5°C), et dégels diurnes (5-10°C), durant deux ou trois mois; en mars les pots seront mis dans une mini-serre et maintenus aux températures mentionnées plus haut; c - semer en janvier, mettre les pots au soleil à l’air libre, dans un endroit avec des gelées nocturnes (environ –5°C), et dégels diurnes (5-10°C) durant deux ou trois mois; en mars les pots seront mis dans une mini-serre et maintenus aux températures mentionnées plus haut. Les plantules de Sclerocactus, Pediocactus, Toumeya, Uthaia, Escobaria, Austrocactus, Neowerdermannia ainsi que Opuntia, Tephrocactus, Mahuenia, Sophora, trouvent leurs principales difficultés durant leur période de croissance, pour cela dans ces cas il est conseillé de les greffer sur Opuntia, Echinopsis, Echinocereus ou d’autres plantes résistantes aux basses températures10. Les graines des espèces de l’Amérique centrale comme Mélocactus, Sclerocactus, Pediocactus, Toumeya, Uthaia, Escobaria, Austrocactus, Neowerdermannia ainsi que Opuntia, Tephrocactus, Mahuenia, Sophora demandent un température de semis entre 25 et 30°C, et un minimum de 25° C l’hiver. Strombocactus. Sol composé de tourbe pour 50% et perlite pour le reste. Croissance lente. La méthode du sachet est préférable et le rempotage après 3 ans. Sulcorebutia. Utiliser toujours des graines fraîches et des températures de 20° nocturnes et 25° diurnes. Aérer tout de suite après la germination11. Turbinicarpus. Préférer la méthode du sachet.
Non cactacées Adansonia. Utiliser la méthode du sachet avec semis en juin à une température supérieure à 30° C. Utiliser des graines vieilles d’un an. Aloe. Les graines devront être fraîches, les meilleures températures de germination sont de 20-22°C de nuit et environ 30° C le jour. Rempoter au bout d’un an dans des pots bien drainés et remplis de compost constitué de perlite ou de sable pour 50%, tourbe pour 40%, terreau de feuilles pour 10%. Garder les plantules à au moins 12° C durant le premier hiver. Adenium. Garder les semis en végétation pour la première année entière. Anacampseros. Compost normal pour cactus avec un ajout de sable de quartz. Ils germent bien à environ 16° C mais ils croissent lentement. Les graines ne conservent pas longtemps leurs facultés germinatives. Asclepiadacées. Elles demandent 26-28°C ; enlever le parachute avant le semis. Utiliser des graines très fraîches. Astrolaba. Elles demandent des graines fraîches. Broméliacées. Dychia, Hectia, Paicarnea, Puya: pour germer, elles demandent un emplacement à l’ombre et un compost tourbeux. Beaucarnea, Dasylirion, Nolina. Elles possèdent des gousses qui doivent être ôtées avant le semis. Bursera, Fouquiera. Croissent lentement. Calibanus. Ne présente pas, normalement, de grandes difficultés, il est cependant préférable de conserver les graines dans un freezer durant 15 jours et puis scarifier. Tenir les semis en croissance pendant toute la première année. Cissus, Chorisia, Cussonia, Cyphostema, Jatropha. Ces graines doivent être bien lavées et tenues dans l’eau durant 48 heures, scarifiées et maintenues à une humidité bien contrôlée car elles on tendance à moisir. Utiliser des graines fraîches et un substrat léger à base de tourbe. Elles demandent des températures de 25-27° C. Les graines de Cyphostema doivent être privées de la pulpe éventuelle; pour germer elles peuvent prendre parfois plusieurs mois. Crassulacées. Températures fraîches (17°C la nuit et 20°C le jour), sol composé de 50% de tourbe et de 50% de sable. Souvent les graines sont comme de la poudre. Cotyledon et Tylecodon sont des plantes de jours courts il vaut donc mieux les semer en automne. La méthode du sachet est préférable. Dasylirion. Utiliser un sol sableux et une température de 18°C. Dioscorea (Testudinaria). Facile mais ils est important de ne jamais laisser sécher le sol, au moins pour la première année. Euphorbia. Germination capricieuse avec des pertes. Semer à environ 25/28°C en donnant un air sec et beaucoup de lumière après l’éclosion, ensuite réduire la température à 20°C. Gesneriaceae. (Rechsteineria, Sinninigia, Streptocactus). Germination assez facile, il est utile de répandre sur le terrain de semis une couche et tourbe tamisée. Grosses graines de succulentes africaines. Ôter les ailettes à celles qui en ont, celles avec tégument dur doivent être scarifiées, stérilisées et lavées soigneusement. Elles peuvent pourrir par trop d’humidité et par attaque de, champignons. Pour cela elles doivent être inspectées chaque jour, nettoyées en cas d’infection et semées à nouveau. Haworthia. Semer en maintenant une température comprise entre 8°C la nuit et 16°C le jour. Sol: 50% de sable ou perlite, 40% de tourbe, 10% de terreau de feuilles. Marah. Ces caudiciformes mettent un an à germer. Mesembryanthemacées. Sol: 50% de terre de jardin, 50% de sable ou bien 2 parts de terreau de hêtre, 2 de jard et 1 de sable. Vaporiser un anticryptogamique dès qu’à eu lieu la germination, qui en général est rapide à 18-20° qui parfois peut demander beaucoup de temps. Eviter les fortes variations de température et de luminosité. La fertilisation n’est pas strictement nécessaire. Il est très important de donner de l’air frais, beaucoup de lumière et de réduire l’humidité dès que les graines se sont ouvertes. Celles-ci conservent pour au moins cinq ans leurs capacités germinatives et ne doivent pas être employées trop fraîches. Durant le premier hiver, tenir les plantules à environ 8°C environ, en leur fournissant une bonne quantité de lumière et en ayant soin de ne pas faire sécher le terrain. Les, spécialistes, sèment en automne (octobre novembre) les espèces à jours courts tels: Argyroderma (quartzophyle), Frithia, Dactylopsis, en maintenant une température d’environ 20°C pour la croissance. Pour ce dernier genre, il est préférable d’utiliser un substrat constitué de brique pilée (ou pouzzolane) et lave, sans rien d’autre. Il vaut mieux semer les Lithops dans des pots profonds d’au moins 10 cm. Il est préférable de semer les Conophytums au début de l’automne, en offrant ensuite aux semis une chaleur adéquate et une illumination pour tout l’hiver, on peut à la rigueur faire le semis à la fin de l’hiver. Les plantules seront vaporisées tous les jours et fertilisées chaque semaine avec une solution assez diluée et jusqu’à tout le mois de juin; ensuite elles seront mises à l’ombre et vaporisées légèrement toutes les deux semaines jusqu’à tout septembre et ensuite traitées comme des plantes adultes; elles ne doivent pas être rempotées, car elles peuvent rester dans le même pot, bas et large, durant plusieurs années. Rhinephyllum: semer sur le sable. Dintheranthus: germination lente et assez difficile, pousse sur le quartz. Certains reproducteurs conseillent de couvrir les pots avec une pellicule transparente et de les exposer au soleil durant 100 heures, de manière à atteindre les 65°C de température nécessaire, selon cette théorie, à l’ouverture des graines. Ensuite procéder normalement jusqu’à la germination qui devrait arriver après 2-3 semaines sans ôter la pellicule adhésive. Othonna. Plantes difficiles de jours courts. Semer en automne ou au printemps avec une température entre 5 et 10°C et 11 heures de lumière. Il est important d’ôter le parachute, de semer en plaçant la graine en position verticale et inclinée, en plein soleil. Transplanter dès que possible. Palma, Cycas. Ils germent mieux avec une température d’environ 28°C. Pelargoniums succulents. En général, ne présentent pas de grandes difficultés, les graines s’ouvrent tard dans l’été avec environ 6-12°C. Oter le parachute et mettre les plantules à l’air tout de suite après la germination. Il est utile de mouiller les graines durant une nuit et les soumettre à la stratification, étant des espèces dormantes, elles peuvent dans ce cas germer même après un an. Les graines seront plantées dans le substrat, en laissant dépasser la queue. Plumeria. Oter l’aile, craignent le froid et l’humidité hivernale. Pseudolithos. Sol: 2 parts de terre franche, 1 part de terreau de feuilles, 3 parts de sable de lave. Ne pas laisser le sol se sécher durant les premiers 18 mois. Rechsteinera. Les jeunes plantules seront tenues humides pour 8-16 mois. Sarcocaulon. Croissance hivernale, semer tard en automne. Stapelia. Les graines germent facilement, mais perdent rapidement leurs facultés germinatives. Welwitschia. On peut allonger leur vitalité en les conservant dans le freezer. On ôtera aux graines les ailes et l’involucre externe. Comme elles contiennent un produit inhibiteur (de couleur jaune), il est opportun de les laver et de les laisser se ramollir avec un fongicide pour toute une nuit avant de les semer. On peut les faire germer sur du papier absorbant humide et ensuite les planter ou bien utiliser un substrat stérilisé constitué de 2 parts de sable, 2 parts de perlite, 1 part de tourbe et une part de terre sablonneuse. Utiliser un pot de terre cuite de 10 cm., (un pot pour chaque graine), utile pour les 5 premières années de croissance. La faculté germinative dépend de la provenance et de l’âge des graines. Semer en juin avec une température de 28-30°C (dans une mini-serre avec chaleur de fond) en ayant soin d’enlever les pots dès que les cotylédons sont émis. Couvrir avec du gravillon de quartz. Pour les premiers deux ans les semis sont assez sensibles aux champignons et à la sécheresse.
Les genres suivants, soit à cause de l’environnement spécial dans lequel ils vivent, soit par les conditions particulières de facultés germinatives que la nature leur a réservées, soit par une certaine difficulté de croissance, auront un avantage à subir la stratification et quant cela est possible, la scarification: Ariocarpus, Coloradoa, Calibanus, Discocactus, Encephalocarpus, Epithelantha, Neogomesia, Obregonia, Pelecyphora, Sclerocactus, Solisia, Uebelmannia, Echinomastus, Mammillaria wilcoxii, Mammillaria wrightii, Mammillaria solisioides, Mammillaria tetrancistra. On peut remédier à la croissance difficile par la greffe. Les cactus suivants sont de bons porte-greffe: Pereskiopsis velutina (greffe facile), Trichocereus bridgesii (croissance rapide depuis le semis), Eriocereus jusbertii. Certaines Asclepiadacee tropicales comme Caralluma, Trichocaulon, Tavaresia, surtout jeunes sont d’une culture hivernale difficile, pour cela on conseille la greffe sur tubercules de Ceropegia woodi. Pour les graines minuscules et toutes celles ayant des difficultés de germination et/ou de croissance, il y a avantage à utiliser l’eau déminéralisée, d’une mini-serre avec éclairage artificiel comme décrit à la page "la mini-serre", à désinfecter le substrat, à couvrir le pot avec une pellicule plastique transparente ou à recourir à la méthode du sachet. Les graines de Conophytum, Kleinia, Massonia, Mitrophyllum, Monilaria, Othonna, Tylecodon (Cotyledon), et certains Pelargoniums à croissance hivernale, peuvent être semées au printemps ou en automne, beaucoup cependant germeront selon leur bon plaisir et même avec beaucoup de retard, il ne faut donc pas les jeter.
APRES LA GERMINATION Les plantules, tout de suite après la germination traversent leur période critique, durant laquelle elles ont besoin de beaucoup d’air (pas de courants d’air), de lumière et…de l’œil amoureux du semeur. Prévoir cependant de limiter l’humidité atmosphérique et à aérer progressivement pour éviter aussi qu’elles ne soient rôties pas la chaleur excessive qui peut se former à l’intérieur de la mini-serre (bien au-delà de 50°C). Au cours de cette première phase, les plantules seront gardées à une température inférieure de 3-5°C par rapport à celle qu’elles ont connu lors de la germination. Par la suite, elles peuvent subir aussi des pointes à 30-38° au maximum, en présence d’une bonne aération. Enlever le couvercle de la mini-serre et lui substituer un cadre de bois sur lequel on a étendu un fin filet de plastique ou de métal12, qui aura la triple fonction d’ombrer les jeunes plantules des rayons maintenant brûlants du soleil, de laisser passer l’air indispensable à la croissance et d’éviter le développement des moisissures et des champignons. Une observation attentive indiquera si l’éclairage est bien conforme. Un excès de lumière fera rosir ou rougir les plantules, tandis que dans la situation opposée, elles apparaîtront étiolées, retardées, maigres, de coloration jaunâtre, donc elles vont fondre. Les téguments des grosses graines germées peuvent être source de maladies et il est donc préférable de les ôter avec des pincettes ou de les souffler. Les genres suivants demandent une aération et la réduction de l’humidité tout de suite après la germination sous peine de voir s’installer la pourriture : Aloe, Agave, Adenium, Anacampseros, Ariocarpus, Astrophytum, Caralluma, Coryphantha, Discocatus, Echinocereus, Echinomastus, Epithelantha, Escobaria, Euphorbia, Ferocactus, Frailea, Gymnocactus, Melocactus, Pachypodium, Plumeria, Pyrrhocactus, Stapelia, Thelocactus, Turbinicarpus, Hoodia, Trichocaulon. Les graines à peine germées sont très délicates, elles présentent une racine parfois plus fine qu’un cheveu, pour cela elles ne doivent pas être dérangées et même pas vaporisées, mais arrosées par le bas avec un mince voile d’eau (jamais du robinet) sur le fond du plateau, comme au cours de la germination. Si une plantule née d’une grosse graine de succulente ne veut pas croître ni développer ses cotylédons, c’est que la chaleur est probablement insuffisante, il faut donc renfermer le pot dans un sachet de plastique transparent de façon à augmenter la température à l’intérieur. Après un mois il est utile de faire un léger poudrage d’anticryptogamique si l’on aperçoit des moisissures, laisser sécher les semis durant 3-4 jours avant d’arroser à nouveau puis verser délicatement entre le pouce et l’index un peu de sable fin en surface. On peut aussi commencer à nébuliser avec un vaporisateur, une solution d’un pour cent de superphosphate minéral ou bien un stimulant hormonal de croissance une fois par semaine durant quatre semaines. Si une racine demeurait découverte il faut avoir soin de l’enterrer en s’aidant de la pointe d’un crayon. On continue à arroser par le bas. Après trois mois les plantules montrent soit des épines, soit des feuilles et s’emploient à développer un appareil racinaire adapté. L’ombrage peut être ôté durant quelques heures tôt le matin, quand le soleil n’est pas encore cuisant. Comme toutes les espèces ne croissent pas à la même vitesse, il sera utile de séparer celles à croissance rapide des autres, permettant ainsi aux premières de recevoir une plus grande quantité d’eau et profiter d’une croissance plus rapide. Cinq ou six mois après la germination on réduit l’humidité et on fait des arrosages périodiques même par le haut en laissant le sol s’essuyer quelques jours, en le remuant de temps en temps en surface afin de permettre une meilleure aération. Durant toute la première année les semis devront croître dans un sol humide, mais jamais détrempé ce que devra permettre la composition du substrat. On maintient encore un léger ombrage, en contrôlant toujours la couleur que prennent les plantules. En faisant ainsi on renforce l’appareil racinaire, on habitue les jeunes plantes aux conditions qu’elles auront à l’âge adulte et on limite les pertes dues à la pourriture. A ce moment, il est utile d’administrer par le bas un fongicide au 3 pour mille, du genre utilisé pour la cloque du pêcher (oxychlorure de cuivre) ou bien une solution au 1 pour mille de Propamocarbe ou Benlate, fongicide systémique, actif contre les pourritures du collet, plus 1 gr/litre de Captan (ou Aliette, Fongiclor, Rovral). Plus tard on peut faire des arrosage au 1 pour mille d’Iprodione utile contre la pourriture grise (Botrytis). Les jeunes plantules doivent être protégées contre les attaques de parasites, qu’elles soient dans le terrain (larves d’aleurodes ou autres) ou dans la partie aérienne. Un bon insecticide systémique à basse concentration sera très utile, par exemple à base d’Imidaclopride (Confidor), Malathion ou bien Diazinon. Un bon fertilisant liquide pour cactus, N1, P2, K2 avec adjonction d’oligoéléments13 à administrer tous les mois14 assurera un développement équilibré, après que les réserves présentes dans la graine seront épuisées. Prêter une grande attention à la dilution, car un excès de fertilisation, ne pouvant être entièrement réélaboré par les racines, finit par acidifier le terrain et conduire à la pourriture des collets des jeunes plantes. Une transplantation précoce est déconseillée, car elle peut mener à la rupture du système capillaire des racines et représenter une des principales causes de perte. On y a recours exceptionnellement, seulement par suite d’un développement anarchique et ultra-rapide, typique de certaines espèces, pour autant non préjudiciable aux cactacées. Ceux qui ont une serre bien aérée, avec des températures n’excédant pas les 35°C, peuvent continuer à garder la mini-serre à l’intérieur, sans le couvercle et légèrement ombragée. Autrement, il faut sortir la mini-serre à l’extérieur, dans un endroit lumineux, mais protégé des rayons cuisants du soleil, avec le même écran muni d’un écran de plastique ou métallique, qui interdira aux limaces avides de chaleur d’y pénétrer et d’y faire des dégâts. Il faut aussi prêter attention aux dangers atmosphériques comme la pluie battante, la grêle, le vent violent qui pourraient rapidement rendre vain le travail de plusieurs mois. La formation d’une croûte superficielle, avec tendance à se détacher, peut être dangereuse pour la vie des semis, spécialement durant la première phase de croissance. Si les racines dépassent la croûte, on peut tenter d’enlever cette dernière en la brisant avec délicatesse en s’aidant de la pointe d’un crayon et sans occasionner de dégâts; tandis que si les capillaires ne sont pas encore ancrés dans le substrat, il est alors préférable de transplanter. Certains semeurs combattent la croûte avec une solution de cinq gouttes d’acide nitrique(ou sulfurique) par litre d’eau, avec laquelle ils mouillent la terre, puis arrosent et lavent les plantules. La croûte ne devrait pas se former si on ne permet pas au substrat de sécher e, surtout, si la partie pulvérulente du compost de semis à été éliminée. Dans le cas où l’on noterait la présence d’algues vertes ou brunes, on peut vaporiser une solution de sulfate de cuivre (1 gr/l). En automne, si on n’opte pas pour la croissance hivernale, il faut réduire graduellement les arrosages jusqu’à les cesser vers novembre15. Si l’on note un flétrissement du tissu des plantules on arrosera un peu. Les genres délicats: Melocactus, Discocactus, Alluaudia, Disocactus, Adenium, Jatropha, Euphorbia, Pachypodium, Plumeria, Asclepiadacee tropicales, Bromeliacees, et caudiciformes en général doivent être tenues en végétation tout l’hiver à une température d’environ 20°C avec des arrosages légers et bien espacés, même si la cause vraiment létale est la présence d’un humidité élevée de l’air. Naturellement il est nécessaire de fournir un éclairage supplémentaire pour environ 16 heures par jour au moyen de quelques tubes fluorescents placés à une vingtaine de centimètres des plantes, de façon à simuler un été prolongé. Le premier hiver est aussi le plus critique et il faut donc garder les genres les plus délicats à une température de 15°C. Cela est possible en utilisant la mini-serre ou bien en construisant un abri avec des lattes de bois et du voile plastique maintenu à un centimètre, à l’intérieur de la serre. Sur le fond on répand du sable dans lequel on noie un câble chauffant de 50-100 W. commandé par un thermostat réglé à la température voulue, et on pose le tout dans l’emplacement le plus éclairé possible. De cette manière les plantules croîtront et se renforceront aussi durant la mauvaise saison. Si quelque plante devait pourrir, probablement à cause d’une humidité excessive, chose qui ne devrait par arriver, elle doit être immédiatement détruite afin d’éviter de possibles complications. Au printemps on peut exécuter la première transplantation dans un pot de 5-7 cm, en utilisant le substrat suivant: 1/3 de terreau de feuilles; 1/3 de terre franche ou de lapilli (3-4 mm); 1/3 de sable non calcaire (grain de riz). Pour les Mesembryanthemiums et les Asclépiadacées, porter à ½ le pourcentage de sable et à ¼ chacun des autres deux composants. Je conseille de ne pas rempoter la première année les genres à croissance lente comme Blossfeldia, Strombocatus, Aztekium, Geohintonia, Parodia. Pour faciliter la transplantation, il est préférable d’arroser les pots la veille. Faire avec un crayon un trou dans le sol du nouveau pot, y poser délicaztement la jeune plante, faire adhérer le substrat et faire une légère vaporisation. Après deux semaines on peut administrer un phytostimulant16 afin de favoriser une reprise17 rapide.
LA GREFFE DES SEMIS Les genres à croissance lente et difficile18, quelques mois après la germination (quand ils ont rejoint un diamètre d’environ 3 mm), dans la période de mars à août, peuvent être greffés avec profit sur Pereskiopsis velutina, spathulata ou porteri dont le diamètre, à quelques centimètres de l’apex soit de 4-6 mm. On utilise une lame de rasoir neuve, stérilisée à l’alcool, avec laquelle on sectionne le sommet du porte-greffe et immédiatement on coupe à moitié le semis en plaçant la partie supérieure sur le support, en cherchant de faire assembler ou mieux, de faire coïncider le minuscule faisceau vasculaire de la jeune plantule avec celui du Pereskiopsis en décentrant légèrement le greffon. L’opération n’est pas facile à réussir, mais après quelques essais, le succès devrait être assuré. Dans le but de maintenir l’indispensable contact entre le greffon et le porte-greffe on peut utiliser des pincettes de 6 mm2 utilisées pour connecter les fils électriques, que l’on ôte après un ou deux jours. La greffe sera placée dans un lieu avec lumière indirecte et température de 25° C. Une variante consiste à utiliser comme porte-greffe des plantules ayant seulement quelques mois de plus de vie que le greffon et en faisant la coupe de manière à interchanger les racines. Après un jour la greffe est réalisée. Adapté pour les plantes à racine pivotante. CONSEIL FINAL Commander les graines chez une société à la réputation et à l’expérience éprouvées, semer en ne se laissant pas décourager par quelques tentatives ratées, mais en tenant compte des erreurs pour ainsi éviter leur répétition. Pour avoir du succès, il faut quelques connaissances, expérience, patience, enthousiasme, dévouement, aptitudes. En échange on obtient beaucoup de satisfaction, on se procure des plantes difficiles à trouver sur le marché, on n’appauvrit pas la nature et on réalise d’appréciables économies. Je désire, pour finir, citer une phrase apparue sur un article de Steven Brack: "une fleur de cactus est toujours belle, mais une fleur de cactus que vous avez fait pousser depuis la graine est un petit miracle", et n’oubliez pas que: "ut sementem feceris, ita metes"19 -------------------notes--------------------- 1 - Un bon sable devrait contenir des particules de diverses dimensions et quelques petites pierres. 2 - Les Anglo-saxons entendent, par loam, un sol très répandu dans la nature, que l’on trouve un peu partout et qui a pour caractéristiques de laisser l’eau s’écouler facilement, de ne pas durcir en séchant et de ne pas être plastique comme l’argile quand il est mouillé. Pour d’autres c’est la tourbe de pré décomposée après compostage en les parties herbacées en contact l’une avec l’autre. 3 - Une humidité constante et élevée favorise la germination mais aussi le développement de maladies cryptogamiques. 4 - Voyez le prochain paragraphe. 5 - Cela demande des essais, car selon la dureté du tégument, cela peut demander des durées différentes. 6 - L’eau de pluie peut être recueillie facilement à l’aide du tuyau de descente et conservée au noir complet pour éviter la croissance des algues, il faut être cependant certain qu’elle ne contient pas de substances nocives, autrement on utilise soit de l’eau déminéralisée, soit de l’eau du robinet bouillie. 7 - Certains semeurs conseillent 50% de sable de quartz fin et 50% de tourbe non fibreuse tamisée; d’autres préfèrent 8 parts de sable non calcaire et une part de terreau de feuilles décomposé. 8 - On conseille la scarification avec l’acide sulfurique à 95%. Pour le Sclerocactus les temps d’immersion sont d’environ 10-12 minutes et de 3-4 minutes pour Pediocactus. Exécuter ensuite un lavage immédiat dans beaucoup d’eau. On peut scarifier aussi moyennant une incision. 9 - Composition: terre de jardin 25%, sable 50%, pumice 25%, granulométrie 1-3 mm. 10 - On conseille la lecture de l’article de A. Benzoni "una collezione sotto zero" (Cactus & Co. # 2/97). 11 - Lire l’article de P. Bello (Cactus & Co # 2/97). 12 - Je trouve utile d’employer à la place du filet, le tissu dit "non tissé" qui procure aussi un microclimat. 13 - Par exemple Oligomix (Cifo). 14 - Dans le cas où au substrat de semis, on aurait ajouté de la farine d’os, la fertilisation ne commence qu’après six mois. Comme il est difficile de trouver un engrais au taux aussi bas, on peut l’obtenir facilement par une dilution. 15 - Cette durée peut varier selon la latitude. En général il est bon de cesser les arrosages quand la température nocturne se stabilise vers 8-10°C. 16 - Par exemple Sinergon 2000 (Cifo) à base d’aminoacides, vitamines du groupe B, auxine etc. à la dilution d’un pour mille. 17 - Certains semeurs conseillent de rempoter les plantules en juin et de maintenir le sol constamment humide jusqu’en octobre de l’année suivant celle du semis. 18 - Ariocarpus, Aztekium, Blossfeldia, Bartschella, Coloradoa, Discocactus, Epithelantha, Escobaria, Geohintonia, Echinocactus polycephalus, xeranthemoides, horizonthalonius, Echinomastus, Lophophora, Mammillaria herrerae, egregia, humboldtii, solisioides, saboae, haudiana, Navajoa, Obregonia, Pediocactus, Pelecyphora, Porfiria, Rebutia heliosa, narvacensis, Sclerocactus, Solisia, Sulcorebutia, Toumeya, Turbinicarpus, Uthaia, Uebelmannia. 19 -"comme on sème, on récolte" (Cicéron). N.B. Toutes les marques citées appartiennent à leur propriétaire respectif. Biblographie
- Auteurs variés - Cacti and succulents from seeds - Amateurs’ digest ed. - Cammarata G. - Fitormoni e fitoregolatori - Ed. Agricole - Gardiner J. - Propagation from seed – The Royal Horticultural Society - Ginns R. - Piante grasse – Ed. Agricole - Innes C. - Le succulente – Ed. Ulisse - Lamb E. & B. - Pocket Encyclopaedia of Cacti in colour - Blandford Press - Lodi, G. - Le mie piante grasse – Ed. Agricole - Mesa Garden - Guide to germination tips - Pizzetti M. - Piante grasse. Le cactacee - Ed. Mondadori - Rayzer G. – Cactus in fiore - Ed Priuli & Verlucca - Rowland D. & V. - Successful seed raising - Rowley G. – Piante grasse - Ed. Zanichelli - Sleiter G. - Piante grasse – Reda - Welham Marina – Questions and answers for beginners and casual collectors–Amateurs’ digest ed. |